Le Sahara


Dans la forêt du Sahara, le Martien et moi eûmes tout juste le temps d'entre-apercevoir l'infinie variété de la multitude d'arbres qui nous entouraient, qui lui rappelèrent avec nostalgie le passé de sa planète. En un clin d'oeil, tout cela disparut autour de nous et le remous galactique nous ramena à notre époque, d'abord, là où on trouve les Cannisses attaquées et, une fraction de seconde plus tard, dans l'immense désert qu'est notre Sahara contemporain.

Nous nous mîmes à marcher dans le désert et ayant trouvé un groupe de palmiers sous lesquels un barman servait des rafraîchissements, nous arrêtâmes pour nous reposer. Évidemment, c'était un mirage mais, quoi qu'on en dise, c'est beaucoup moins chaud à l'ombre d'un mirage de palmier qu'en plein soleil. Le plus dur, c'était de s'asseoir sur les mirages de chaises mais, avec un peu de pratique, on finissait par y arriver.

Pendant que nous philosophions, il m'expliqua que contrairement à la Terre où l'intelligence s'est développée à partir des formes de vie animale, sur Mars, l'évolution avait plutôt favorisé la vie végétale (ce qui explique particulièrement bien le fait archi-connu que tous les Martiens sont verts).

Comme le savent tous ceux qui philosophent régulièrement (même dans des mirages de brasseries), la philosophie a très souvent un effet diurétique qui augmente en relation directe avec la durée du philosophage. En tout cas, moi c'est ce qui m'arrive alors que d'autres attribuent ça à la bière! De toutes façons, nous n'avions bu que des mirages de bières! Comme mes yeux devenaient de plus en plus jaunes et que les siens avaient pris une curieuse teinte bleue, nous nous éloignâmes de part et d'autre pour soulager de leurs fardeaux respectifs nos organes internes qui accomplissent cette fonction.

Évidemment, comme c'est souvent le cas à ce temps-ci de l'année, il était un peu pressé et nous eûmes à peine le temps de sauter à bord du traîneau que déjà, il s'envolait vers le nord. Curieusement, en passant au dessus de l'endroit où le Martien avait retrouvé la couleur normale de ses yeux, de nombreux brins d'herbes et quelques minuscules arbustes semblaient jaillir du sable du désert.

À suivre ... Guy


Selon les dires du chameau

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