Il me demanda ensuite "Êtes-vous Terrible?", "Êtes-vous Terrifié?" et finalement "Êtes-vous un Terreux?". Je lui répondis "Peut-être pour vous mais par ici on dit Terrien". "Un Terrain!" me dit-il. "On va dire!" lui dis-je en désespoir de cause. Il me dit qu'il était parti de sa planète au début du mois de terre et que le voyage avait duré sept schlongs.
D'après ce que j'ai compris de son explication, comme les martiens ont huit doigts (quatre par main), sept schlongs équivalent à peu près à huit semaines terrestres (ou 22 semaines Centuriennes mais ça c'est une autre histoire!) et il avait passé tout le voyage dans une boîte d'environ un pied cube (30cm cube pour les Celsius). Il était bien content de pouvoir décompresser après être resté concentré si longtemps. Voyez- vous, malgré sa grosseur, la soucoupe n'a que très peu d'espace habitable, la plus grande partie étant réservé aux moteurs et au carburant (du café en général).
Au fur et à mesure de la conversation, nous avions de moins en moins de difficultés à nous comprendre mais son appareil de traduction semblait nécessiter de constants réajustements. Même avec ça,, la conversation était souvent bizarre. Comme les Martiens n'ont pas d'oreilles et entendent par leurs yeux, ils utilisent les mêmes mots pour signifier "voir" et "entendre". De plus, leur système de traduction laisse aussi fortement à désirer. Il semble que la langue Martienne soit beaucoup plus simple que la nôtre. Ça fait des drôles de conversations. Ainsi "Embarquez-moi dans votre chapeau" voulait vraisemblablement dire "Conduisez-moi à votre chef".
Comme nous avons beaucoup de chefs, j'avais un problème. Est-ce qu'il voulait le chef de gare, le chef du restaurant du coin ou encore le chef du parti libéral. Ce sont tous des chefs, c'est vrai, mais on ne les appelle pas vraiment comme ça. On n'appelle pas le chef de gare, il n'y en a presque plus. Le restaurant du coin n'a pas de chef mais une cuisinière. Le chef du parti libéral, tout le monde préfère ne pas l'appeler! J'ai donc pensé qu'il voulait parler d'un chef indien. Mais comment trouver un vrai chef indien? C'est facile, il n'y a qu'à suivre les flèches!
Nous sommes donc passé par tous les sens uniques du coin (dont plusieurs dans le mauvais sens) et nous sommes finalement arrivé à Quanawa..., Kanhawak..., à Oka! Rendu là, le chef n'était malheureusement pas disponible car c'était Jeudi. Il paraît que la veille il avait passé toute la journée là. On nous a dit de revenir voir Vendredi où il s'entretiendrait avec son ami Robinson.
Nous sommes donc retourné sur nos pas mais malheureusement, la route était maintenant bloquée par un étrange amoncellement de carcasses d'autos et de bâtons de golf. Nous avons donc dû faire un détour en revenant par le cimetière nouvellement agrandi.
A re-suivre ... Guy