Le Détective Public...

D’après ce que je pouvais lire et que je reproduis ci-après, ce qui était écrit signifiait:

“Si chacun balaie devant sa porte toute la ville sera propre”.

Je compris alors, que même si la signature était Confuse et devait être en latin parce qu’elle finissait par “IUS”, chacun devait s’y mettre et j’entrepris de nettoyer ma chaloupe.

La première chose dont je me débarrassai était ce fameux dépliant de cellulose espagnol, écrit en chinois et dont la principale partie du texte est reproduite ci-haut en utilisant des caractères japonais.

Je pris donc une des caisses de souliers contenant des cigares et il me vint à l’esprit qu’il était inhabituel pour une si petite île d’avoir huit gares soit:

la gare de Cayo Caca elle même, aussi appelée Gare aux 100 heures,

la gare de CopaCabanon, appelée Gare Ganthua par les intimes tellement elle était petite,

ainsi que les ci-gares Havana (HABANA EN ESPAGNOL),

pourtant je n’avais même pas vu de chemin de fer. Il devait y avoir un énorme réseau “Underground” qui connectait avec les mines... C’était sûrement ça, la Mafia, la pègre, le monde internet, je veux dire interlope, la filière Qubaine avec un grand Q, l’Underworld dans toute sa profondeur.

Une fois la chaloupe nettoyée, je partis tout de suite à la recherche de Manuel qui pourrait sûrement me dire ce qui se passait au sujet des souliers et des cigares. Je descendis donc la rue principale, la Grande Allée, au son de la Marche Nuptiale; (il y avait un mariage dans une cathédrale en bordure de la Grande Allée) et en me retournant j’aperçus le chauffeur asiatique de ma Vénus à bras qui regardait sa montre.

Je m’approchai clandestinement, en cachette, puisque mon catimini était sur le bord de la route à cause de la crevaison et je vis que la montre du chauffeur indiquait 88:88...

La moutarde me monta alors aux pieds. Je lui sautai dessus et lui arrachai la montre du bras et commençai à l’invectiver tout en lui laissant savoir que je lui rendrais bien un jour la monnaie de ma pièce et le change en sus. Il me regarda l’air hébêté et me dit “Pourquoi tu fais ça?” Je cachai mon étonnement et commençai à lui expliquer que j’avais reçu cette montre en or, de l’avocat de la défense, le jour de mon assermentation comme juré dans un procès quelconque et que je me l’étais fait voler le jour où j’avais rencontré Thérésa pour la première fois et que je devais changer la pile parce que la montre indiquait 88:88.

Il me dit alors “La montre indique bien 88:88 mais elle est en plastique noir avec bracelet noir et je l’ai acheté dans un Marché-aux-Puces pour 3.00$, alors si tu la voulais, tu n’avais qu’à me la demander et je te l’aurais donné aussitôt que j’aurais pu l’enlever; depuis que je l’ai que j’essaie de trouver le moyen de l’enlever sans y réussir mais tu l’as fait alors tout est bien.”

Je pris alors un air décontracté, lui tendis la montre qu’il reprit, plaça délicatement dans une petit étui qu’il glissa soigneusement dans sa poche révolver. Je lui mentionnai alors que j’étais toujours disponible pour aider un ami.

Il ne vit probablement pas ma déconfiture même si j’avais peine à empêcher ma machoire inférieure de s’appuyer sur ma ceinture, je lui dis donc tout simplement que je voulais savoir l’heure parce que j’avais un rendez-vous très important avec un dénommé Manuel D’Instructionne qui je l’espérais, n’essaierait pas d’éloigner Thérésa Buza de moi ...

Il me dit simplement, “Ici, il s’appelle Sam Usa, surnommé l’américain et il demeure à Médépan. Je t’y emmène, suis moi” .

Il se dirigea vers une VolksWagen gris pâle 1967 à toit ouvrant qui se trouvait juste en face de la cathédrale. Il ouvrit la capote avant et me fit m’y introduire avant de refermer soigneusement le capot en m’expliquant que ça le gênerait d’être vu avec moi dans cette ville où il était très connu...

Marc


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