Le Détective Public...

Le Lendemain de la Veille


Le lendemain matin, je m'éveillai en compagnie d'un énorme mal d'estomac et d'un mal de tête d'une grosseur équivalente. Une sonnerie intempestive m'avait tirée du sommeil. Je pris donc le combiné du téléphone mais devant le mutisme complet de celui-ci, je me résolus à me rendre à la porte d'entrée. J'ouvris.

À la porte se trouvait un ex-délinquant témoin de Jéhovah qui vendait du chocolat et diverses cochonneries pour le spectacle de danse du camp de neige de son groupe scout!

Après une demi-heure de pourparlers pénibles, je réussis à ne rien acheter mais promis de lire très attentivement la pile de brochures qu'il m'avait laissée. Je refermai la porte et retournai dans la pièce où j'avais passé la nuit. Je notai alors qu'une curieuse odeur de fumier brûlé imprégnait toute la pièce. J'entrebaillai la fenêtre pour dissiper l'odeur.

Comme je n'avais pas très faim, je me résolu à continuer à examiner le reste des pièces à conviction en attendant que disparaissent mes divers maux, de même que l'odeur nauséabonde. La première des pièces à conviction restantes était l’exorbitante demande de rançon où était collée une photo couleur de mon canari dans sa cage. Pourtant, comme pour le journal, ça aussi c’était une demande de rançon exorbitante très ordinaire, conçue et signée adéquatement en bonne et due forme et ne présentant rien de spécial. Comme de nombreuses demandes de rançons, le texte était écrit à l'aide de lettres diverses découpées dans un journal quelconque.

J'en décollai la photo couleur de mon canari dans sa cage et jetai la demande avec les cendres du journal dans le foyer au fond de la pièce. Il me vint alors à l’esprit qu’il pourrait y avoir quelques indices derrière la photo couleur de mon canari dans sa cage alors je la retournai et comme je m’y attendais, il n’y avait qu’un peu de colle.

D'après l'odeur et le goût, c'était probablement de la colle LePageTM. Il n'y avait rien de plus. Comme indice c’était plutôt mince parce que des Lepage, il y en a plein le bottin téléphonique et même dans ma famille. Je ne les ai pourtant jamais vu avec un canari ni avec une demande exorbitante de rançon.

A regret, je jetai donc la photo avec les cendres du journal et la demande exorbitante de rançon, dans le foyer.

Au moment où j’allais commencer à examiner les derniers indices qui, grâce à mes fabuleuses facultés de déduction, j'en étais sûr, me permettraient de trouver le fin mot de cette histoire, j’entendis des bruits de pneus crissant sur le gazon.

À suivre


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